En rentrant de Normandie où j'ai continué à faire le "nettoyage" d'une maison familiale, je relis La ferme du Garet par Depardon. Voir d'ailleurs cette vidéo. Il me faudra un jour aller dialoguer avec Depardon sur son travail, son "collectage" comme dans son dernier ouvrage sur "La France" aux éditions du Seuil/BNF. Le livre présente bien d'intérêt que l'exposition à la BNF. Photographe "rural", je sais la responsabilité que nous avons en tant que photographes, vidéastes, à s'arrêter aussi sur une certaine France tout en rejetant toute tentative de repli car si 80% du territoire est rural, c'est bien en considérant qu'il est en mouvement constant avec une nouvelle invention du paysage, du monde paysan...
Je ne peux m'empêcher de faire une similitude avec ces années de campagne, de construction de mes années d'enfance et d'adolescence. Comme le dit Depardon à propos d'un escalier "Aujourd'hui encore, j'aime m'asseoir sur cet escalier. Est-ce la forme si parfaite de ses pierres usées par le temps ? (...) Dans le flou de ma mémoire, j'ai l'impression que c'est mon premier repère de la ferme."
Notre maison était une ancienne ferme mais vivant aux rythmes de la campagne avec le poulailler, les pommiers dont mon père tirait le cidre, ses allers-retours incessants dans le grenier où conduisait aussi cet escalier extérieur. Un grenier mystérieux jusqu'à 7 ou 8 ans où je commençais à découvrir l'univers de l'artisan qu'il était.
Semaine après semaine, je collecte les photos liées à Champenard, cette maison, mon père, ma mère, mon enfance (notre enfance en pensant à mon frère, ma soeur, les petits-enfants...). Tout cela fera l'objet d'un blog, d'un livre d'ici peu. Un passage nécessaire en caressant le premier 24 x 36 de mon adolescence, un authentique Agfa Sticky Shutter qui fonctionne toujours et qui avait valu que j'installe mon premier labo-photo sous un escalier après avoir été "expulsé" de la salle de bains.
Des retours en "mémoire" essentiels en découvrant des photos dont j'ignorais même l'existence tel ce portrait de ma tendre enfance.
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