Photo réflexions

Comment Look Voyages se moque des photographes professionnels

Quand je me paie un voyage,un billet d'avion, c'est en sachant que je participe à toute l'économie du transport avec ses intermédiaires, ses frais directs et indirects...et même le travail sur les brochures, catalogues où normalement sont rénumérés  des maquettistes, des graphistes, des imprimeurs et même des photographes.

Voici que Look Voyages invente le "droit" de ne plus payer de cessions de droits aux photographes mais de faire appel aux images des touristes photographes amateurs pour les publier dans leurs brochures en échange d'un bon d'achat de cent euros. Puis quoi encore ? Pourtant ce voyagiste va continuer à rétribuer ses actionnaires, son personnel, ses fournisseurs, le carburant des avions, ses achats d'espace mais en partie, voir plus du tout pour certains documents, les photographes.

Et demain imaginerait-on que j'offre le thé devant la boutique de Mimi ou de Jo (nos spécialistes du thé à Oloron) en échange d'un sourire de la part des passants ? Pourrait-on imaginer que je prenne lieu et place des chauffeurs de taxi pour transporter des usagers en échange d'un coup de main pour descendre mes courses ?

"Look voyages" n'a rien compris comme d'autres qui s'y essaient, à vouloir croire qu'une photo de touriste pourra remplacer le travail d'un professionnel qui va repérer des lieux, travailler les lumières, s'adapter à toutes les demandes.

Alors cher "Look voyages", tu nous le supprimes ce concours ?

Look voyages le concours dont on veut pas.

Dans le monde formidable des "microstock"

J'ai tout vu  sur les microstock mais là, j'avoue que cela dépasse les bornes ! Un studio de photographee installé quelque part en Aquitaine (pas envie de lui faire de pub !) en plus de proposer ses photos issues de prises de vue en studio sur un microstock, a mis dans ses prestations, des formations.

Nous pouvions nous attendre à l'apprentissage des lumières en studio, à la gestion des flux de travail...mais non ! Dans le catalogue de ce "bradeur", vous retrouvez : "Dans quelles agences microstock doit-je déposer mes photos ?", "Puis-je espérer gagner ma vie avec le Microstock ?"...

Non content de brader le métier de photographe, voici un nouveau venu qui sous un fallacieux prétexte de "nouvelle économie", s'invite également au bal des gourous du microstock en proposant après prestation "tarifiée" d'apprendre à céder ses photos pour 0,14 centimes.

Tout l'art de trouver des pigeons et de se faire plumer !!!

Non au partenariat de Fotolia et du Ministère de l'Economie : communiqué de l'UPP

Dans un communiqué, l'UPP (Union des photographes professionnels) dénonce le partenariat dans le cadre du Passeport numérique entre le microstock Fotolia et le Ministère de l'Economie et du Budget.

Le Ministère ignore-t-il qu'il existe en France des agences photos, des collectifs, des photographes indépendant pour ainsi faire le choix d'un seul partenaire dont la logique est de "brader" des images en s'appuyant sur une alimentation par une grande majorité d'amateurs qui n'en retirent aucun bénéfice et contribuent à faire tirer les prix des cessions vers le bas ?

Piratage des photos : on arrête pas le progrès

Nos confrères de l'UPC Midi-Pyrénées ont découvert une chose formidable qui ne devrait plus échapper longtemps à tout le monde photographique encore respectueux du droit d'auteur ! Une société via son site vous incite à supprimer toute information contenue dans une image pour permettre un piratage plus discret. Il se propose des virer les données exif des photos et notamment le copyright
Je ne vais pas donner le nom du site pour éviter que quelques-uns l'utilisent à des fins de voyoux mais par mail, je peux envoyer le lien aux confrères ou consoeurs sérieux qui veulent aussi dénoncer cette façon de faire.

NDLR : Traduction française de la page :

Souvent il y a des méta-données cachées dans les fichiers image qui contiennent de nombreux détails qui n'ont pas de rapport direct avec votre sujet. En plus des données génériques, telles que la date / heure, durée d'exposition et la distance focale de la photo, le nom du photographe, coordonnées GPS du lieu d'enregistrement et de mentions de copyright sont souvent présents dans ces fichiers. Ainsi, il est souvent possible de retrouver l'auteur d'une photo.

Ces informations peuvent être analysées PAR TOUT LE MONDE !
Vous devriez donc faire preuve de prudence lors du téléchargement d'images privées à Internet!

Exif-Remove.de vous aide à supprimer toutes les informations supplémentaires sur les photos.
Il suffit de remplir le formulaire avec votre fichier choisi JPEG (*. jpg) et cliquez sur le bouton "effacer les données Exif». Lorsque le processus de nettoyage est terminé après quelques instants, vous pouvez enregistrer l'image sur votre disque dur, cette fois nettoyé. Enfin, vous pouvez utiliser l'image de façon anonyme et sécurisée sur Internet.

NOUVEAU: maintenant disponible comme Plugin WordPress, aussi !

On vit une époque formidable, au royaume des voyoux, le voleur de photos est roi.

Les finances de Fotolia et autres coups bas du monde des microstocks

Selon une info qui mérite quand même vérification, Fotolia aurait fait une levée de fonds de 50 à 100 millions de dollars. Voir ici. Que faut-il y comprendre ? Fotolia bientôt à vendre et ils espèrent gonfler leur "valeur" ? Toujours est-il que ce microstock "courageusement" hébergé aux USA avec simplement des "bureaux parisiens" serait également à l'origine de ce site photoxpress.com/ où sont proposées des centaines de milliers photos "gratuites"... Ne pourrait-il pas s'agir des photos que Fotolia proposait à ses contributeurs, de basculer en gratuites ? Bien entendu le crédit de l'auteur de la photographie n'apparaît sur les photos. Une nouvelle attaque en règle contre les droits des photographes qui se profilent à l'horizon !

Lisez-donc cet excellent article contre la photo discount sur Graphicline (il reprend le communiqué de la FNAPPI - Fédération Nationale des Agences de Presse Photos et Information; du 

 SAPHIR - Syndicat des Agences de Presse Photographiques d’Information et de Reportage et du

 SNAPIG - Syndicat Nationale des Agences Photographiques d’Illustration Généraleet n'oubliez pas de signer la pétition UPC-Freelens-Saif si ce n'est pas encore fait.

Un bon microstock est un microstock...

Géo fête ses trente ans et condamne les photographes professionnels

Pour nous, photographes de reportage, de voyage, d'ethnologie, etc., Géo reste dans les têtes de tous comme une référence où nous aimons ou aimerions voir nos photos publiées. Même si les reportages ne sont pas toujours à la hauteur des espérances, nous pouvions saluer comme il se doit, les trente ans de ce magazine devenu incontournable. La fête aurait pu être belle, pour nos photographes mais Prisma en décide autrement comme le dénonce Jean-François Leroy (Visa pour l'image) dans un de ses coups de gueule salutaire pour la profession : "Amitiés à tous. Prisma presse cherche à tuer le photoreportage avec son site GEO.fr ! Il faut bien lire les conditions d'utilisation du site. les bons amateurs seront ravis et flattés de mettre leurs photos sur le site de Géo et au vu de l'article 6 - 4 Prisma pourra faire ce qu'il veut avec les photos."

Accessible à tous sur le site Geo.fr, l'article des conditions d'usage est édifiant : "6 - 2 En diffusant sur les Rubriques vos différentes contributions (ci-après désignées les « Contributions »), vous cédez expressément et gracieusement au Groupe tous droits de propriété intellectuelle y afférents et notamment le droit de reproduction, de représentation, d'adaptation, sur tout support et en tout format connus ou inconnus à ce jour, pour le monde entier et pour la durée légale de protection des droits d'auteur. Le Groupe pourra donc utiliser et reproduire les Contributions, dans les Rubriques, dans d’autres rubriques du Site, dans le magazine GEO, dans l'un des produits déclinant cette marque et/ou dans des sites ou services mobiles des partenaires du Groupe. " (une partie des conditions ont été modifiées suite à la publication de cet article et d'autres blogs)

Jean-François Leroy poursuit : " Non seulement, ils seront privés de tous droits sur leurs images mais en plus à terme Prisma presse pourra se passer des professionnels dans de très nombreux cas, c'est encore mieux que les photos libres de droits. C'est une honte, c'est intolérable ! Il faut absolument faire quelque chose et ne pas laisser passer cela. Merci de faire suivre à tous les photographes que vous connaissez."

Jean-François Vibert de macandphoto est un des premiers à tirer avec un article sur son blog "un coup de gueule pour les 30 ans de Géo".

Toute la communauté photographique doit réagir et les "amateurs" auront-ils la décence de comprendre que la survie de nos métiers est liée à ces choix des directions de groupe de presse sans aucune concertation avec la profession. Nombreux sont les amateurs à avoir du talent et je les respecte pour cette notion "d'amour de la photographie" mais souhaitons qu'ils comprennent que nous formons une vaste communauté dans laquelle, des photographes vivent de leurs images et d'autres souhaitent partager leur passion. Il existe pour cela d'excellents sites et lieux sur la toile pour montrer ses images sans pour autant participer à des "entreprises" qui consistent à dire qu'une photo n'a plus aucune valeur dans une logique commerciale. Amis amateurs qui réalisez aussi des photos, dîtes vous qu'elles ont une valeur dès l'instant qu'elles sont amenées à être valorisées sur des sites, des publications "commerciales" alors ne les cédez pas librement, dîtes vous qu'elles doivent être rémunérées à la même hauteur que celle d'un professionnel qui en vit : amortissement du matériel, charges... Entre pros et amateurs, nous avons ce plaisir de l'échange mais le risque est grand de se voir orchestrée une confrontation entre ces "faiseurs d'images".

Car avouez qu'il y a de quoi s'inquiéter à la lecture des autres aspects des conditions d'usage : "6 - 4 En transmettant des photographies dans la rubrique Communauté Photo, vous autorisez à titre gracieux leur utilisation par le Groupe.

 Sur le Site, sur l’ensemble des sites édités par le Groupe et sur l’ensemble de ses sites partenaires, sous les formes suivantes :
 Publication simple dans l’espace réservé à l’envoi de photographies,
-Publication en tant qu’illustration d’un article sur un sujet associé,
 Publication en tant qu’illustration d’une destination,
Publication en tant que reportage photo avec ajout de commentaires rédigés par un membre de l’équipe web du Site avec ou sans la collaboration du photographe,
 Insertion en tant qu’illustration dans des reportages vidéo produits par le Site,
Publication en tant que vidéo après montage,
 Publication en tant que fond d’écran téléchargeable par les internautes,
 Publication en tant qu’économiseur d’écran téléchargeable,
Publication en tant que carte de vœux ou carte postale électroniques téléchargeables par les internautes. Ces cartes pourront être envoyées par mail,
 Publication dans le cadre d’une campagne de promotion du Site,
Publication dans un format vignette (avec ou sans recadrage) dans le but de faire un appel vers un article, un dossier, une destination ou quelque contenu que souhaite promouvoir le Groupe. Dans ce cas exceptionnellement, en raison du manque de place, le Groupe s’autorisera à ne pas mentionner le copyright sous réserve qu’il soit accessible à un autre endroit du Site.

Dans des ouvrages édités ou coédités par le Groupe, sous quelques formes éditoriales que ce soit, à savoir notamment l’édition ordinaire, de luxe (a tirage limité ou non), de demi-luxe, reliée, illustrée, en clubs, critique, sous forme de fascicule ou dans une anthologie. Ces ouvrages pourront être vendus dans tous les circuits de distribution existants, au choix du Groupe 

Dans l’ensemble des magazines édités par le Groupe, sous les formes suivantes : Publication dans la rubrique « Courriers des lecteurs »,
Publication en tant qu’illustration d’un article sur un sujet associé,
- Publication en tant qu’illustration d’une destination,
Publication en tant que reportage photo avec ajout de commentaires rédigés par un journaliste avec ou sans la collaboration du photographe,
Publication dans le cadre d’une campagne de promotion des magazines édités par le Groupe.

Pour tous les usages suscités, le Groupe se réserve le droit de redimensionner, recadrer et retoucher chaque photo sans avoir à demander votre accord." (une partie des conditions ont été modifiées suite à la publication de cet article et d'autres blogs)

Ce groupe de presse est capable de payer des milliers d'euros et bien plus pour une seule photo "people" mais condamnerait la profession des photojournalistes, des photographes d'illustration...

Comment les confrères et consoeurs, journalistes à Géo ont-ils pu laisser passer cela ? 

Le crowdsourcing (alimentation par la foule) atteint aujourd'hui un niveau de dénigrement du travail des photographes. On caresse les gentils "amateurs" dans le sens du poil pour mieux rendre corvéable voir "tuer" une profession.

Il faut souhaiter des réactions de toutes parts, chez les syndicats de journalistes, dans les organisations professionnelles comme l'UPC à laquelle j'appartiens et obtenir l'abandon de ce projet de Geo.fr ou du moins des conditions d'usage. La photographie est également un métier.

Que vous soyez lecteurs de ce magazine ou des publications du groupe Prisma, photographes, faîtes le savoir, écrivez aux rédactions de Géo... 

Amis photographes, connaissez-vous les "promateurs" ?

Les "promateurs" ? Sont-ils des spécialistes dans l'art de "mater" ? Après tout, l'acte photographe consiste à faire voir ses images à d'autres mais il semblerait que cette nouvelle expression désigne la belle confusion des genres entre "amateurs" qui font publier leurs images "gracieusement" ou pour à peine quelques euros (n'est ce pas de la vente à perte ?) sur les microstok par exemple et les professionnels, voir semi-professionnels dès l'instant qu'ils respectent les règles. Cette appellation "promateurs" est rendue publique sur le prochain salon de la photographie et des loisirs numériques de Toulouse.

Dans la partie témoignages avec des confrères aussi essentiels et respectables qu'Alain Mingam, parrain de cette édition 2009, je découvre avec étonnement les propos d'un certain Nicolas Sosnowiez, Online Marketing Manager (quelle barbarie que ces termes) qui annoncent ni plus, ni moins la couleur pour parler d'Eyeka (vous chercherez le lien, pas envie de faire de la pub pour ces gens-là) : « Depuis deux ans la communauté de photographes et vidéastes Eyeka ne cesse de grandir. Aujourd'hui ce sont plus de 30 000 membres qui répondent aux besoins des marques. Eyeka et sa communauté sont très heureux de soutenir la MAP au travers d'un grand concours photo, parce que la photo se vit dans toutes les régions, parce qu'aujourd'hui tout le monde est capable de produire de l'image, parce que la photographie et les métiers sont en pleine mutation, il fallait un salon qui reflète cela. Les barrières entre professionnels et amateurs s'amincissent, la technologie a fait naître une nouvelle typologie de photographe, les « promateurs », qui sont très actifs sur internet, notamment sur Eyeka. Nous sommes ravi de participer à cette manifestation à l'image du paysage photographique moderne. » 

Je vous laisse découvrir à quelles conditions, sont proposées des demandes des marques ! Des concours qu'ils appellent cela, en instrumentalisant une concurrence entre professionnels de l'images et "amateurs" (combien déclarent leurs subsides au fisc ou paient une copie légale de photoshop par exemple). Selon lui, "la technologie" aurait donc fait naître une nouvelle typologie de photographes : les "promateurs". Ce sont les mêmes qui cassent les tarifs à longueur de temps ? Ce sont les mêmes qui sans aucune fierté, se vendent à moindre coût ? 

Monsieur Sosnowiez a encore, tout à apprendre du métier de photographe car il ne suffit pas d'avoir un boîtier numérique et d'un logiciel de retouche pour vivre de ce métier qu'il contribue à discréditer avec de tels propos.

Photographes en danger : DR, "libres de droit"...

Des lois non appliquées, la montée en force du dumping social, l'utilisation abusive du DR, des photos vendues à "perte"... Chaque jour qui passe, la grogne monte dans notre profession et se prépare à exploser sans aucun doute si les pouvoirs publics ne réagissent pas face à autant d'atteintes. Les États généraux vécus comme un camouflet pour la profession des journalistes puisqu'ils ne sont pas réellement associés.

Je lance un appel aux jeunes photographes ou à certains anciens, à ne pas "casser" leurs tarifs, à refuser de travailler à des conditions inacceptables (une amie me disait récemment qu'elle acceptait de faire des mariages à 150 € en faisant plusieurs centaines d'images, dans un statut de sous-traitant).

Je confie à l'écoute, ce débat organisé à l'occasion du dernier salon de la photo. Consacrez-y quelques dizaines de minutes car les choses entendues y sont essentielles. Débat sur le DR, le Libre de droits...